Quand Tato apparait sur scène, sa rectitude fière s’impose : un corps droit, tendu, la guitare lui barrant le torse à l’horizontal. La musique comme un artisanat précieux, comme une mission sacrée : chanter, jouer est une affaire d’importance. On le voit, on le sent, on l’entend.
Ce nouvel album est d’une beauté singulière et prolonge la veine, lumineuse et bleutée, d’un premier opus remarqué. Dans l’intervalle, Eliene Castillo est devenue une partenaire de jeux à part entière – et généreuse. Son souffle, sa voix ambrée et le chaloupé de son rythme, typiquement cubains, offrent un contrepoint vibrant au timbre de Tato. Le reste du groupe se décompose en 2 temps. D’un côté les performances d’un percussionniste chamane, Emilio dont les prouesses techniques sont proprement magiques. De l’autre, Guillaume Bouthié à la basse et au clavier, qui parvient à tenir l’alchimie de l’ensemble.