Marylis de Kerangal
- Enterrer les morts et réparer les vivants."
A. Tchekhov
Simon Limbres. Un accident de van, après une virée en surf, a laissé le jeune homme mort sur le bitume. Il gît dans une salle de réanimation qui ne mérite pas son nom, puisque l’espoir n’est plus. Quoique. L’histoire montrera que la pensée magique peut prendre mille formes. Et la vie, palpiter de mille façons. Les personnages ne sont pas des ombres, ils sont des organismes en vie, tout simplement. D’eux, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’ils respirent et que le futur leur appartient avec le même mystère impénétrable.
Si les phrases semblent ne pas s’arrêter, si elles s’étirent comme des notes de musique tenues jusqu’à l’impossible, c’est qu’elles sont proférées dans un souffle unique, luttant contre la mort, retardant toujours l’extinction finale. Les mots se passent le relais, portés dans des phrases pleines de ramifications comme un circuit veineux et un roman sanguin trépide sous nos yeux.